Nouvelle dépêche AFP

Publié le par Elisabeth ROTH

Deux entités du groupe français MBO (1100 salariés), spécialisé dans la visite médicale, ont été placées mercredi en liquidation judiciaire, avec une poursuite de l'activité jusqu'à fin décembre, par le tribunal de commerce de Nanterre. Les juges ont prononcé la liquidation judiciaire de deux entités du groupe MBO - Innovex et la branche MBO elle-même - en demandant une poursuite de l'activité jusqu'à la fin décembre pour laisser à un repreneur la possibilité de se présenter », a indiqué à l'AFP Jean-Philippe Verreaux, délégué CFE-CGC, à l'issue de l'audience.

« La troisième entité du groupe MBO, la SDIT, qui emploie environ 450 salariés à temps partiel, aurait été cédée à un autre groupe, mais elle ne relève pas du tribunal de Nanterre et nous n'avons pas de précision à ce sujet », a ajouté Jean-Philippe Verreaux. La SDIT (société de diffusion et d'information thérapeutique), basée à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), est une société de visiteurs médicaux employant essentiellement des femmes à temps partiel. Les visiteurs médicaux effectuent des visites chez les médecins libéraux pour faire la promotion des médicaments des laboratoires pharmaceutiques.

La direction du groupe de MBO (Minkowski Boy Organisation), créé en 1999 par Marc-Henry Boy et Marc Minkowski, n'a pu être jointe mercredi. Selon les syndicats, les salariés ont été « brutalement avertis », lors d'un comité d'entreprise le 30 octobre, de la situation « catastrophique » de la trésorerie. La direction avait alors confirmé ne pas « être en mesure de régler les fournisseurs et l'intégralité des salaires » d'octobre. Selon Jean-Philippe Verreaux, elle a demandé à l'audience « la liquidation pure et simple » d'Innovex et MBO, mais « les juges ont voulu laisser la porte ouverte à un repreneur ».

« Incroyable mépris de la direction envers les salariés »
Le délégué CFE-CGC a dénoncé « l'incroyable mépris de la direction envers les salariés » et « l'imprévoyance des dirigeants qui, il y a peu, annonçaient encore qu'ils voulaient devenir le leader européen de la prestation médicale ». Pour expliquer les difficultés de son entreprise, le Pdg Marc-Henri Boy avait mis en avant le contexte difficile du marché des visiteurs médicaux et le fait d'être « une variable d'ajustement » pour les grands laboratoires. Le secteur de la visite médicale - environ 22.000 emplois en France - a déjà été marqué par l'annonce début octobre du laboratoire Sanofi Aventis France de la suppression de 927 postes.

La direction avait expliqué que la volonté du gouvernement de réduire les dépenses de santé (baisse des prescriptions, développement des génériques, freins à la mise sur le marché de nouveaux médicaments, etc) avaient un impact sur son activité. En ce qui concerne MBO, « on peut comprendre les difficultés d'un secteur mais cela n'implique pas d'attendre le dernier moment pour en informer les salariés […] cela donne l'impression que les dirigeants ont voulu faire l'économie d'un plan social », a déclaré Philippe Chaumette, de l'Unsa chimie/pharmacie.

Publié dans MBO

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